« Pourquoi la vaste majorité des personnages de téléromans et de séries québécoises sont-ils, à quelques exceptions près, incarnés par des Caucasiens ? (…) Pourquoi dans les jeux-questionnaires, habituellement animés par de gentils animateurs blancs, les participants sont des acteurs et des humoristes aussi blêmes qu’eux ?
Pourquoi ?
Parce que nous sommes en 2015 (…) Pour le reste, femmes, Noirs, Latinos, minorités visibles ou minorités sonores, ces mille et un visages de la diversité (…) sont sous-représentés et sous-employés. (…) La réponse est simple et elle ne dépend pas d’eux. Elle dépend du reste de la chaîne de production. (…) Avant d’arriver à cette étape, ce qui manque cruellement à la diversité, ce sont des auteurs, des scénaristes, des réalisateurs et des producteurs issus de la diversité qui auront envie de raconter leurs propres histoires ou, du moins, qui seront sensibles à d’autres énergies et à d’autres couleurs.
Une recrudescence de ces créateurs, qui n’ont pour l’instant pas de voix, de tribune, ni de pouvoir, serait un premier grand pas en avant : le premier mais pas le dernier. (….) Ce qu’ils demandent, au fond, c’est qu’on devienne tous un peu des daltoniens de la diversité et que l’on confonde les couleurs au point de ne plus les distinguer. En 2015, bientôt 2016, il me semble que ce n’est pas trop demander. »