« J’ai de la difficulté à comprendre la résistance à abandonner cette pratique-là. Qu’est-ce qu’il y a de si exigeant à changer cette habitude ? C’est là que le débat m’inquiète, par moments. Est-ce qu’on tient tant que ça à continuer à faire du blackface au Québec? C’est drôle : on est prêts à prendre un acteur blanc et à le maquiller en noir au Bye Bye, mais pas à prendre un acteur noir pour jouer un Blanc.
En l’occurrence, c’est la résistance d’une troupe humoristique qui se demande pourquoi il est acceptable qu’un homme blanc imite une femme, mais pas un Noir. C’est une question légitime. On peut comprendre cette revendication-là.
(…)
En même temps, je trouve que banaliser le blackface, c’est un manque de considération. Qui découle, selon moi, du point de vue sur la société d’une majorité dominante : l’homme blanc hétérosexuel qui perçoit tout à travers son prisme… Je vois les vagues que ça provoque de seulement soulever le fait que le blackface nous heurte et je me dis qu’on est loin d’être prêts à parler du « white privilege » au Québec. Quand on va en parler, ça va être quoi, la réaction ? »