Théâtre Prospero | Sans obligation d’achat

Montréal, le 3 mars 2016 – Le théâtre Prospero nous propose un huit clos tiré de la pièce d’Israël Horovitz, mis en scène par Alain Zouvi et interprété par les belles Nadine Jean et Monique Spaziani. Sans obligation d’achat est une pièce intense et émouvante, produite par la compagnie des Écorchés Vifs.

Israël Horovitz, dramaturge américain, est l’auteur de plus de 70 pièces, Sans Obligation d’achat a été traduite de l’anglais pour cette représentation Montréalaise. C’est un très grand succès pour cette première, ponctuée par de magnifiques projections d’ombres, un beau décor et surtout une performance touchante des deux comédiennes. La pièce débute sur un ton assez sobre, et s’accélère grâce à un échange de dialogues qui poussent le spectateur à vouloir en savoir plus, dans un élan de confessions personnelles de la part des personnages.

L’expérience de cette œuvre théâtrale est relativement courte mais intense et rien ne manque. La diversité culturelle est au rendez-vous, aux côtés du renversement de situation, et de l’émotivité. Sous les thèmes de la maternité, la maladie, la mort et les origines, Les Écorchés Vifs nous proposent une belle mise en scène de l’œuvre de Horovitz.

Nadine Jean est au sommet de son art avec son interprétation juste, d’une femme à la quête de son passé afin de construire un futur imparfait mais vrai.

Monique Spaziani lui donne une réplique émouvante et sentie, dans le rôle de cette mère prête à tout pour son enfant. Les personnages sont happés par un amalgame d’émotions, parfois drôle, tendre ou grandiloquente. Ils offrent au publique une remarquable performance métissée où le questionnement des racines et des valeurs sont entremêlées. Sans obligation d’achat est une pièce à voir et à revoir.

La démarche artistique de notre compagnie Les Écorchés Vifs vise à découvrir, mais aussi à redécouvrir d’anciennes paroles qui font écho à notre condition d’humain, en nous resituant sur l’axe du temps; une partie qui témoigne du passé et l’autre, plus prophétique, qui laisse une trace pour ce qui adviendra.

Nous avons pris cet engagement de produire un théâtre qui ébranle, déstabilise, brise les solitudes et remue les âmes sensibles. Un théâtre d’exploration en mouvance, qui se révélera à travers cette conjoncture du « ici », « maintenant », « avec vous ».

Résumé de la pièce

Greenwich Village, quartier huppé de Manhattan. Une dame anglaise prend le thé avec une jeune femme noire qui souhaite lui vendre une assurance. L’entretien d’affaires prend vite une tournure très personnelle et les deux femmes en viennent à aborder un sujet plutôt délicat, celui de cet enfant que la dame a recueilli sur le pas de sa porte neuf ans plus tôt. —— Avec cette prémisse de l’abandon, l’auteur Israël Horovitz s’interroge sur le lien de filiation. Entre amour et responsabilité, à qui revient le statut de mère ? À celle qui a recueilli, bercé, veillé et nourri l’enfant, sans toutefois l’avoir porté ou à celle qui l’a mis au monde et qui, malgré son absence, transcende tout cet amour qu’elle ne peut étouffer ? De la mère patrie à cette terre d’accueil, il y a le mot distance. —— Pour sa toute première production, la jeune compagnie a choisi une œuvre du célèbre dramaturge américain qui révèle avec justesse et subtilité la solitude et les blessures que nous portons tous.